Travail, chômage, pouvoir d\'achat
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Par Rachel Knaebel
Depuis des années, les Caf misent sur le tout numérique. La dématérialisation devait rendre le système plus efficace. L’accès aux droits, comme le RSA, apparaît pour certaines personnes de plus en plus compliqué. La politiste Nadia Okbani nous explique pourquoi.
La plupart du temps, les pouvoirs publics parlent de non-recours en partant du principe que le problème est individuel. Ils posent la question “Pourquoi les gens qui pourraient recevoir un droit ne le demandent pas ?”, mais ils orientent ainsi la responsabilité de l’accès aux droits sur les publics. Alors que le problème n’est pas forcément que les personnes ne le demandent pas, c’est aussi qu’elles peinent à savoir qu’elles ont droit à une prestation, ou n’arrivent pas à l’obtenir auprès des administrations.
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Pour avoir réalisé une action d’autoréduction en faveur des précaires dans un supermarché, deux militants étaient jugés ce 14 octobre. Montant du préjudice selon Carrefour : 16 449 euros ; chiffre d’affaires en 2020 : 78 milliards. Récit du procès.
Sur le banc des parties civiles, personne, hormis l’avocat représentant la société Carrefour. Ni le plaignant, Monsieur F., gérant du Carrefour Market de la rue Nationale (13e arrondissement de Paris), ni aucun représentant de la multinationale de la grande distribution n’ont fait le déplacement ce 14 octobre au tribunal de grande instance de Paris. Du côté des accusés, c’est tout l’inverse. Didier et Alice [1], les deux mis en examen, sont bien là. La petite salle d’audience déborde de soutiens aux deux quarantenaires, obligeant certains à attendre dehors faute de place, jauge sanitaire oblige.
Ce jeudi, Didier et Alice sont poursuivis pour avoir, le 30 janvier 2021, « frauduleusement soustrait des biens de consommation (denrées alimentaires, alcool, hi-fi etc…) pour un montant total estimé à 16 449,75 euros au préjudice de Carrefour Market [celui géré par le plaignant, rue Nationale] avec cette circonstance que les faits ont été commis en réunion ». Les faits décrits tout au long de l’audience dessinent pourtant une réalité moins incriminante que cet intimidant intitulé.
« Si nous n’avions pas obtenu l’accord de Carrefour, nous serions partis sans rien prendre »
Dans la matinée du samedi 30 janvier, une trentaine de militants contre la précarité pénètrent dans le supermarché. Ils souhaitent obtenir de la part de Carrefour des biens de première nécessité, denrées alimentaires et produits d’hygiène pour ensuite les redistribuer à des collectifs et lors de maraudes. « Deux jours avant l’action, on voyait des vidéos de centaines d’étudiants faisant la queue pour des collectes alimentaires. Depuis le premier confinement, des collectifs d’entraide et de solidarité se sont mis en place, explique Didier à la barre. « On a senti une urgence. À la moindre distribution qu’on organisait, il y avait 50 mètres de queue. Les profits de Carrefour sur cette période sont indécents comparés à cette hausse de la précarité et des inégalités en France. Cette action, c’était leur demander collectivement une participation minimale infime. Elle me semble tout à fait légitime. »
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par Nolwenn Weiler
Le gouvernement a décidé de passer en force sur la réforme de l’assurance chômage, en publiant le décret la veille de son application. L’avis du Conseil d’État, qui devait se prononcer sur le fond de la réforme, est carrément ignoré.
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Les salaires sont dérisoires et les démissions se multiplient. La crise sanitaire a souligné l’importance des aides à domicile, mais elles n’ont pas reçu la reconnaissance attendue de la part des pouvoirs publics. Reportage à Saint-Étienne.
Zoé Dupont [1], 53 ans, a écrit toutes ses revendications sur la première page d’un carnet neuf à la couverture mauve. Elle travaille comme auxiliaire de vie depuis 2018, pour une entreprise qui fait l’intermédiaire entre particuliers et aides à domicile. Sur le carnet de Zoé, on peut lire :
« -Pas de visite médicale du travail
Ils ne veulent pas qu’on se connaisse entre nous
Pas de tenue pro (même pendant la COVID)
Pas le temps de manger
Ne payent pas les absences de bénéficiaires
Pas de salaire fixe »
Elles sont une quarantaine ce jeudi 23 septembre à s’être rassemblées place Jean-Jaurès à Saint-Étienne à l’appel de la CGT. Aides à domicile, auxiliaires de vie... Au-delà des statuts et des employeurs différents, toutes ont en commun de se rendre au domicile de personnes âgées, handicapées ou qui ne peuvent plus se débrouiller seules pour les actes de la vie courante. Il y a aussi des aides-soignantes à domicile, qui ont pour certaines revêtu leur tenue de travail. En France, elles sont plus de 700 000 à travailler dans le secteur du soin, de l’accompagnement ou du maintien à domicile des personnes âgées ou handicapées. Dans ce secteur à 97 % féminin, le salaire moyen est à peine supérieur à 900 euros. Les temps partiels et les horaires irréguliers sont la règle. Selon le rapport sur les métiers du lien des députés Bruno Bonnell (LREM) et François Ruffin (LFI) : « Le taux de pauvreté est élevé chez les aides à domicile : on compte ainsi 17,5 % de ménages pauvres parmi les intervenants à domicile contre 6,5 % en moyenne pour l’ensemble des salariés. » [2]
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